LES FORCES

La notion de forces en physique est très importante, vous direz peut être que ça l'est  moins que l'énergie qui est indispensable à la vie, mais sans force, il n'y aurait pas d'énergie transférée.

Vous savez tous ce qu'est une force, quiconque est capable de me citer un exemple.

En voici quelques-uns

Deux personnes qui font  un bras de fer.
Une paire de boeufs tirant une charrue.
Un moteur en train de réaliser une tâche comme entraîner une scie coupant du bois
Une fillette qui tire de l'eau au puits
Etc. etc. etc.

Ces exemples ne suffisent pas au physicien, ils font tous allusion à un contact, mais comme nous allons le voir plus loin, une entité ne nécessite pas obligatoirement de toucher un objet pour lui soumettre une force.

Vous savez déjà que les objets tombent à terre quand on les lâche et qu'un aimant attire les clous, sans qu'il y ait pourtant de contact.

Par contre les premiers exemples suffisent à définir une force comme quelque chose capable d'effectuer un travail ou énergie mécanique.

La force peut être définie de la façon suivante :

W = Fxd

W = énergie en Joule
F = force en Newton
d = déplacement dans le même sens que la force, en mètre.

Voir "énergie"

La force est alors définie comme suit :

Une force de 1 Newton est la force qui développe une énergie de 1 Joule quand on l'applique en se déplaçant de 1 mètre.

Mais on peut aussi définir l'énergie par :

Une énergie de 1 Joule est l'énergie produite par une force de 1 Newton se déplaçant de 1 mètre.

On tourne en rond!

On décide de garder la définition pour l'énergie, et de trouver autre chose pour la force, nous verrons plus loin ce qu'il faut adopter.

Dans l'exposé sur l'énergie, on a vu qu'une force pouvait s'opposer à un poids.

Mais comment s'opposer à un poids de 50 kg, puisqu'une force s'exprime en Newton?
Tout simplement parce qu'un poids de 50 kg n'existe pas, pas plus que de toute autre quantité de kg, il s'agit là d'une erreur de langage.
Quand on dit qu'un objet fait 50 kg, il ne s'agit pas de son poids mais de sa masse, une masse de 50 kg correspond à un poids d'environ 500 N

Mais alors qu'est ce qu'une masse ?
Qu'est ce qu'un poids ?


LA MASSE

La masse est une quantité de matière.

Mais alors plus l'objet est volumineux, et plus sa masse est importante ?

La réponse est oui, si l'on compare deux objets, le plus gros sera le plus massif, à condition qu'ils soient de même matériau.

Une bouteille pleine de trois litres d'eau sera plus massive qu'une bouteille contenant un seul litre du même liquide, pourtant un récipient contenant un litre de mercure sera  plus massif qu'un récipient contenant 10 litres d'eau.

Mais alors comment comparer la masse de deux objets de matériaux différents?

Il faut considérer l'aspect atomique.

Tous les objets qui nous entourent sont constitués de molécules comprenant des atomes qui eux mêmes comprennent des protons et des neutrons.

Il peut y avoir plusieurs molécules si l'objet est un mélange.

Les molécules sont des ensembles de plusieurs atomes.

Les atomes comprennent un noyau autour duquel gravitent des électrons, les noyaux sont composés de protons et de neutrons.

Protons neutrons et électrons sont considérés comme des billes mais cette image n'est qu'un modèle, les atomes ont un rayon de l'ordre de grandeur  l'Angström soit 10^-10 m, ils ne sont pas visibles.

Les protons et les neutrons sont tous identiques, le proton d'un atome de mercure est le même que celui que l'on peut trouver dans une plume d'édredon.

Il suffit de compter les protons et les neutrons dans un objet pour connaître la masse, même si cette affirmation n'est pas rigoureusement exacte, elle est très proche de la réalité, en tout cas elle a le mérite de montrer ce qu'est la masse.

Exemple :

Un atome de carbone possède 6 protons et 6 neutrons, sa masse est donc de 12

Quelle unité donner à la masse?

Un atome est quelque chose de très petit, l'unité de masse du nucléon (les protons et les neutrons sont nommés nucléons car ils constituent le noyau de l'atome) est l'unité de masse atomique (uma).

Par définition, un nucléon a une masse de 1 uma

Les puristes vont dire que le neutron et le proton ne font pas la même masse, qu'il faut aussi compter la masse des électrons, les isotopes etc, c'est vrai mais il faut penser que ce document s'adresse à des personnes qui découvrent ces premières notions de physique, il convient d'apporter les choses au fur et à mesure, nous y viendrons.

L'atome de carbone a une masse de 12 uma

L'atome d'hydrogène a un seul nucléon qui est un proton, sa masse est donc 1 uma

Nombre d'Avogadro

L'atome est une entité trop petite pour notre vie de tous les jours, nous préférons utiliser la mole qui représente une quantité très grande.

1 mole = 6,02x10^23

1 mole d'atomes contient 6,02x10^23 atomes

1 mole d'atomes d'hydrogène a une masse de 1 gramme, on peut donc définir provisoirement le gramme comme la masse de 1 mole de nucléons.

Mais comme on s'en doute, on ne pourra pas mesurer la masse d'un objet en comptant ses nucléons, ils sont bien trop nombreux, il faudra faire une mesure indirecte comme nous le verrons.

D'ailleurs dans les usines, le comptage de petits objets se fait par une pesée.

Une mesure indirecte consiste à déterminer une grandeur en en mesurant une autre, par exemple on peut mesurer la longueur d'un fil électrique avec un mètre , dans ce cas, on effectue une mesure directe, mais si on fait la mesure  avec un ohmmètre, cette fois on fait une mesure indirecte en utilisant la propriété de proportionnalité entre la résistance électrique et la longueur.

On retiendra, puisque la masse est définie comme le nombre de nucléons, que cette grandeur ne dépend que de l'objet et non de sa position.

Une masse de 1 kg  fera toujours 1 kg qu'elle soit sur terre, sur la lune ou dans l'espace.

L'unité légale de masse est le kilogramme.

On définit le kilogramme comme étant la masse d'un prototype en platine iridié conservé précieusement sous cloche dans un musée.

Bien entendu cet objet est unique car il représente l'étalon de référence, cependant d'autres étalons sont utilisés pour étalonner des balances, mais ceux-ci sont moins précis déjà parce que par définition c'est le premier qui est pris comme référence et aussi parce que davantage manipulés, ils s'usent plus vite.
L'étalon de référence n'a été sorti que trois fois depuis sa création, et cela a suffit pour qu'il perde quelques microgrammes!


LE POIDS

On définit le poids d'un objet comme étant la force avec laquelle il est attiré vers le sol.

Contrairement à la masse, le poids dépend du sol (sol lunaire, sol terrestre, plancher du vaisseau spatial...)

En effet, vous avez entendu dire que sur la lune, les astronautes pouvaient sauter comme des cabris.

Le poids est proportionnel à la masse, quand vous soulevez un objet, vous opposez une force au poids, s'il y a deux objets identiques à soulever, l'effort à déployer sera le double.

F=mg

g est une constante de proportionnalité dépendant du lieu, dans le cours sur l'énergie, il a été démontré que le poids soumettait l'objet à une accélération dont la valeur n'est autre que g.

Donc
F = force en Newton
m = masse en kilogrammes
g = accélération en mètres par seconde chaque seconde que l'on note (m/s)/s ou encore m.s-2

La valeur de g dépend du corps céleste, chaque planète possède une valeur de g, celle de la terre est 9,81.

Exercice d'application :

Quel est le poids sur terre d'une masse de 15 kg ?

Réponse :

Le poids étant donné par le produit  m.g, avec g sur terre = 9,81 on obtient :

F = mg = 15x9,81 = 147,15 N

Ne soyons pas choqués d'exprimer un poids en Newton et de le noter F, car le poids est une force.

Certains préfèrent utiliser le kilogramme pour unité de poids, vous avez raison d'utiliser le kilogramme pour les produits alimentaires que vous achetez car c'est d'une masse dont il s'agit, je l'ai déjà dit mais je n'insisterai jamais assez.

Une masse est une quantité de matière et s'exprime en kilogrammes
Un poids est une force exercée par un corps céleste*, sur un objet.

*Cette définition de la force est incomplète, il n'y a pas que des corps célestes, telles la terre ou la lune qui puisse attirer les objets, deux objets de petite taille exercent aussi une force d'attraction mais elle est si faible qu'il est difficile de la mettre en évidence.

Il existe d'autres types de forces davantage visibles comme celle des aimants avec le fer.

Maintenant que l'on a compris ce qu'est une masse et un poids, comment faire pour les mesurer ?

MESURE D'UN POIDS

Un poids est une force, il existe un appareil capable de mesurer une force, il s'agit d'un dynamomètre.

Un dynamomètre est un ressort avec un index qui se déplace le long d'une règle graduée.

On sait que deux objets de même matériau et de même volume ont la même masse car ils ont le même nombre de nucléons.

La masse réunissant ces deux objets sera 2m, si celle d'un objet est m.

Le poids de cet ensemble sera 2mg soit deux fois le poids d'un seul objet, on constate un étirement du ressort qui est le double par rapport à ce qu'il serait si on accrochait un seul objet au bout.

On a donc dF = kdx

dF = petite force exercée sur le ressort
dx = petit allongement
k = constante de raideur qui est un paramètre du ressort, dépendant du matériau et de la grosseur de ses spires.

Si la force et l'allongement ne sont pas petits, la relation reste valable, tant que l'on n'a pas atteint la limite d'élasticité du ressort.

On sait donc mesurer un poids, il suffit de mesurer la longueur d'un ressort et connaissant la constante k, graduer une échelle.

Exercice de compréhension.

Une fois que la graduation est faite, le dynamomètre aura t-il besoin d'une graduation différente si on mesure un poids sur la lune ?
Justifiez votre réponse.

La correction sera donnée plus loin.

MESURE D'UNE MASSE

Si on se reporte à la définition, une masse correspond à un nombre de nucléons, il est impossible de les compter vu leur nombre, mais nous pouvons déterminer la masse d'un objet d'après son poids car :

F = mg

Nous connaissons g, sur terre il vaut 9,81
F est donné par un dynamomètre, il ne reste plus qu'à trouver m.

Mesure indirecte.

Nous avons fait une mesure indirecte, car nous déterminons la masse en mesurant le poids.

Exemple :

Le poids d'un objet a été mesuré sur terre, avec un dynamomètre, sa valeur est 9,81 N quel est sa masse ?

m = F/g = 1 kg

Inconvénient de cette méthode.

La valeur g donnée ne fait pas 9,81 sur toute la surface du globe, comme on le verra par la suite, ce qui fait que toute balance fonctionnant sur le principe de déformation élastique d'une jauge, doit être étalonnée là où elle se trouve.

Une balance est un instrument qui donne une masse, elle peut être construite avec un ressort comme un dynamomètre mais graduée en kilogramme et doit être étalonnée là ou elle est utilisée.
Une balance de ce type étalonnée à Lyon ne pourra pas être utilisée à Paris sans qu'il soit fait un nouvel étalonnage, en tout cas si on veut être rigoureux.

Réponse à l'exercice de compréhension.

Un dynamomètre est fait pour mesurer une force ou un poids, vous pouvez l'utiliser pour une masse, il suffit de graduer la réglette en kg en suspendant des masses connues, mais dans ce cas vous ne pourrez pas utiliser l'appareil ailleurs que là où il a été étalonné.

Un dynamomètre gradué sur terre n'a pas besoin d'une graduation différente sur la lune si celui-ci a été conçu pour sa vraie utilisation, la mesure de forces.

Le poids d'un objet sur la lune est environ six fois plus faible que sur terre, l'allongement du ressort sera six fois plus faible donc l'index va bien indiquer un poids six fois plus petit.

Par contre une balance de type dynamométrique utilisée sur terre serait archi fausse sur la lune.

Mesure plus  directe.

Quand je dis mesure directe, il ne s'agit pas de compter les nucléons mais de comparer la masse inconnue d'un objet à des masses connues marquées.

Cet appareil est une balance à plateaux, voici le principe.

On place l'objet à mesurer sur un plateau et des masses marquées sur l'autre.

Quand l'équilibre est réalisé, la masse de l'objet est égale à celle des masses marquées.

Sur la lune, une balance de ce type fonctionne encore, certes le poids de l'objet est plus faible mais celui des masses marquées est aussi plus faible dans les mêmes proportions, l'équilibre se conserve.

Cette méthode n'est pas directe à 100% car il faut quand même qu'il y ait un poids qui s'exerce sur les éléments à comparer, une balance de ce type ne fonctionnerait pas dans l'espace.

Nous donnerons des méthodes pour mesurer une masse dans l'espace.

Pourquoi deux masses identiques équilibrent-elles les plateaux d'une balance? existe t-il une condition particulière?

Imaginons une planche sur un pivot non centré et une masse à chaque bout.


Quel est la masse qui va être en bas et celle qui va être en haut ?

C'est la loi de l'énergie potentielle minimale qui va permettre de répondre à la question.


L'énergie potentielle des deux masses réunies est donnée par :



Wo étant l'énergie potentielle de l'ensemble des deux masses quand le système est en équilibre.

Il n'y a pas besoin de dériver et de dire que la dérivée est nulle car cette fonction n'a pas d'extremum.

W sera d'autant plus petit m1.l1 sera petit et que m2l2 sera grand, ce qui veut dire que la balance penche du côté où le produit ml est le plus grand et non vers celui où simplement m est le plus grand.

Cette affirmation signifie qu'une balance ne peut comparer des masses que si la longueur des bras est identiques, cela va jusqu'à dire que les masses doivent être placées au centre des plateaux.

Un trébuchet est une balance dont les plateaux sont suspendus, la précision de la mesure est meilleure car le centre de gravité des masses est à égale distance par rapport au pivot.

On peut mettre le terme sinus en facteur.



Pour que l'énergie soit minimale il faut non seulement que m1.l1<m2l2 mais il faut aussi que l'angle d'inclinaison soit la plus grand possible, ce qui signifie qu'une balance penche au maximum lorsque les masses sont différentes.
L'angle maximal est 90° dont le sinus vaut 1, ce qui veut dire que si le pivot est assez haut pour que les plateaux ne puissent pas toucher par terre, les bras vont se mettre à la verticale, vous vous en doutiez sûrement mais encore fallait-il dire pourquoi.

Arrivé jusqu'ici, vous devez savoir faire la différence entre une masse et un poids et savoir comment on peut mesurer l'un et l'autre, pour le poids il faut un dynamomètre et pour la masse, une balance suffit pratiquement partout sauf dans l'espace en l'absence d'attraction.
On verra plus loin comment mesurer une masse dans l'espace.

CONSEQUENCES D'UNE FORCE

Le poids est une force, on a démontré dans le cours sur l'énergie, que le poids soumettait un objet à une certaine accélération telle que v = gt

La vitesse croît linéairement par rapport au temps.

g est l'accélération de la pesanteur.

On a vu aussi que le poids F = mg

La masse m est nommée masse pesante, car elle fait intervenir le facteur g traduisant le poids.

Nous pouvons, à partir de cette affirmation généraliser la relation pour toutes les forces, que celle-ci soit due à la pesanteur exercée par un corps céleste ou qu'au contraire elle soit produite par un animal.

Dans tous les cas F = ma

F = ma

F est la force exercée sur un objet de masse m.

Cette masse est nommée masse inerte, car elle se traduit par la difficulté qu'il y a pour la mettre en mouvement.

Le choix judicieux pour g, a fait que la masse inerte et la masse pesante sont identiques, on appellera tout simplement masse le terme m.

Sous l'action de cette force, la vitesse de l'objet va augmenter, telle que dv/dt = a

a est l'accélération, qui est égale à g si la force est un poids.

Cette relation vous semble probablement fausse, car lorsque vous poussez une voiture pour la faire démarrer, vous constatez que sa vitesse n'augmente pas toujours, et si vous essayez de tirer la tour Eiffel elle ne bougera pas du tout.

Le problème en physique c'est que l'attraction terrestre masque beaucoup de choses et pour analyser une loi, il faut prendre un système isolé qui est l'espace.

Dans l'espace, vous pourriez déplacer une masse aussi importante que la tour Eiffel, bien difficilement car vous flotteriez et vous ne pourriez pas communiquer beaucoup de force, mais sachez que ce serait possible.

Prenons un autre exemple.

Si vous êtes dans l'espace et que vous communiquez une force de 10 N à une balle de 1 kg, la vitesse de la balle va augmenter.

Si au départ la balle est immobile, au bout de 1 seconde sa vitesse sera de 10 m/s au bout de 2 s elle vaudra 20 m/s au bout de 3 s ce sera 30 m/s et ainsi de suite jusqu'à ce que vous la lâchiez.
Il est important que pendant que la balle est tenue vous lui communiquiez un effort constant, sinon il faut analyser chaque intervalle de temps et écrire l'équation différentielle.

F = mdv/dt

On intègre 1/mF(t)dt pour connaître v.



Maintenant placiez vous sur terre et exercez votre force vers le haut.

La balle ne bouge pratiquement plus car votre force est contrebalancée par le poids.

Soit 10 N pour la force et 9,81 N pour le poids.

La balle va donc monter avec une vitesse qui va croître de 0,19 m/s ce qui n'a rien à voir avec la cas de tout à l'heure.

En ce qui concerne la tour Eiffel, vous pourriez l'accélérer si elle était posée et non fixée, et il faudrait que la composante longitudinale du poids soit nulle c'est à dire que le sol soit parfaitement de niveau.
Enfin le sol devrait être parfaitement lisse pour ne présenter aucune force de frottement.

Sa masse est de 10100 tonnes, si vous exercez une force de 1000 N, l'accélération sera de : 0,000091 m/s soit 91 microns par seconde par seconde.

Un dénivelé de un millimètre pour 100 mètres  et vous subissez le cent millième du poids de la tour Eiffel, c'est à dire 101 kg.

Vous êtes en droit d'affirmer que tout ceci est absurde que la tour Eiffel on ne peut pas la bouger car de toute façon il n'est pas possible sur le plan matériel de prouver le contraire.

En physique nous observons des phénomènes grâce à des mesures qui sont possibles, et de là nous établissons des lois en pensant qu'elles vont fonctionner dans tous les cas, même ceux pour lesquels la vérification expérimentale est impossible.
Mais si on veut avancer on est obligé de faire ainsi, et le jour où on constate quelque chose de nouveau, la loi s'écroule.

Nous appliquerons donc la loi F = ma dans le cas où les forces mises en jeu sont connues et si certaines sont inconnues, il faudra qu'elles soient suffisamment petites pour pouvoir les négliger.

Dans les problèmes de physique, nous travaillons avec des variables qui sont du même ordre de grandeur, parce que généralement l'environnement fait que l'on doit tenir compte d'autre phénomènes comme les forces de frottement, la résistance de l'air etc.

Si F représente des Newton, alors m représente des kilogrammes et non des pico grammes et inversement, sauf si on travaille dans l'espace loin de toute autre influence.

PREMIERE LOI DE NEWTON

Principes

Revenons dans l'espace, et considérons un espace galiléen.

Un espace est dit galiléen s'il ne subit aucune accélération, on le dote d'une origine et de trois axes x y z

Un objet immobile reste immobile.

Un objet en mouvement avec une vitesse constante, conserve sa vitesse si aucune force ne s'applique dessus.

Ceci est la conséquence de F = ma, si F = 0 alors a = dv/dt = 0

Une force peut accélérer un objet, le ralentir ou changer sa direction.

En effet changer de direction, c'est changer la composante d'une vitesse.

Nous allons, à ce sujet présenter la force centrifuge, mais avant, déterminer comment on peut mesurer une masse dans l'espace.

Puisqu'il n'y a pas de pesanteur, il n'y a pas de poids, donc une balance classique ne fonctionne pas.

Vous pouvez tirer sur un objet pour l'accélérer,  mais si vous ne connaissez pas votre force, vous pouvez la mesurer en  insérant un dynamomètre entre l'objet et vous et vous passez devant une série de faisceaux lumineux captés par une cellule photoélectrique, dont vous observez le signal sur un oscilloscope, afin de connaître l'accélération.

Si vous êtes sûrs qu'il existe trois cellules successives devant lesquelles le ressort du dynamomètre s'est étiré toujours de la même longueur, vous pouvez observer les durées entre ces coupures de faisceaux;

L'espace entre les cellules étant connu et égal à dx, la vitesse entre les deux premières cellules vaut :

v1 = dx/(t1-to)

Et la vitesse entre la deuxième cellule et la troisième vaut :

v2 = dx/(t2-t1)

Au temps t1 on connaît la vitesse v1 et au temps t2, on connaît la vitesse v2, on en déduit l'accélération :

a = (v2-v1)/(t2-t1)

La mesure n'est pas simple, il faut veiller à ce que le ressort (dynamomètre) soit toujours étiré de la même longueur, on pourrait augmenter la distance entre les cellules 2 et 3, ce qui obligerait à courir de plus en plus vite en essayant de garder une accélération constante.
Enfin, comme on l'a dit, si  le nombre de cellules est important, on en observera bien 3 consécutives telles que le dynamomètre indique la même force.

Maintenant, parlons de la force centrifuge.

On peut engendrer une force sans qu'il n'y ait d'accélération, ou plutôt sans augmenter le module de la vitesse, mais en changeant sa direction.

La force centrifuge fait l'objet d'un document séparé.

Exercice.

Voici un exemple typique dans lequel la force centrifuge rentre en compte.

On se propose de relever un virage pour éviter que les véhicules dérapent.

Sachant que le rayon du virage est de 10 mètres et que les véhiculent roulent à 50 km/h calculer :

Le poids d'un camion de 10 tonnes

La force centrifuge exercée sur le camion.

L'angle dont il faut relever le virage pour que l'adhérence soit optimale.

Mêmes questions pour une voiture de 500 kg roulant à la même vitesse.

Pour l'accélération on peut prendre 10, ce qui n'est pas très éloigné de 9,81.

Si vous ne savez pas calculer l'angle, vous pouvez attendre d'avoir parcouru le chapitre "représentation d'une force"

La réponse sera fournie un peu plus loin.

En attendant que peut-on dire de la force centrifuge?

Puisque cette force est engendrée par un mobile en rotation, il est plus simple de mesurer la masse d'un objet en le faisant tourner plutôt qu'en l'accélérant sur un parcours rectiligne.

En effet en faisant tourner un objet fixé au bout d'un dynamomètre, on mesure facilement le rayon, la vitesse et la force, il ne reste plus qu'à déterminer la masse.

Ce système fonctionne sur la terre, sur la lune et dans l'espace, en l'absence de toute pesanteur, nous ferons des exercices d'application après avoir appris à représenter une force et à en additionner plusieurs.

Nous pouvons déjà répondre aux premières questions de l'exercice.

Le poids d'un camion de 10 tonnes fait :

10 000 x 10 = 100 000 N (on a pris 10 au lieu de 9,81 pour simplifier).

Force centrifuge:

F = mv²/R

v = 50 km/h = 50 000 m/h = 50 000/3600 m/s

v = 13,9 m/s

F = 10 000x13,9²/10 = 192 900 N

En ce qui concerne la voiture de 500 kg

Poids

F = 500x10 = 5000 N

Force centrifuge

F = 500x13,9²/10 = 9660,5 N

La fin de cet exercice sera corrigée plus loin.

Un objet en mouvement peut être entraîné par une force décomposable en deux, une tangentielle et une centrifuge.

F = maT + maR

aT = d²v/dt² qui est l'augmentation de la vitesse de l'objet sur sa trajectoire, par rapport au temps.

maR = mv²/R force centrifuge.



Voir démonstration "rayon de courbure"

REPRESENTATION D'UNE FORCE

Jusqu'à maintenant nous avons considéré des forces comme des quantités scalaires, c'est à dire ayant une valeur avec un signe positif ou négatif et deux directions possibles, le poids (vers le bas), la force que l'on oppose au poids (vers le haut), la force centripète (vers le centre d'un virage) la force centrifuge (vers l'extérieur d'un virage).

Mais on se doute que des forces ne font pas que s'additionner ou se soustraire, si deux personnes tirent une charge avec chacune un effort de 500 N, la somme des forces ne sera pas forcément 0 ou 1000 N, cela dépendra du sens de déplacement des personnes.

Ces considérations font que les forces sont de nature vectorielle.

Mais le vecteur est généralement défini comme une classe d'équivalence.

Deux représentants de cette classe correspondent à un même vecteur.

Il est vrai que deux personnes tirant un objet à l'aide d'une corde vont conjuguer leurs effort indépendamment de l'endroit où ces personnes vont être placées;

Pourtant si on exerce les deux forces du même côté d'une balançoire ou de chaque côté, le résultat n'est pas le même.

Par conséquent, il vaut mieux définir une force avec son point d'application, c'est à dire non pas seulement comme un vecteur en tant que classe d'équivalence mais comme un vecteur en tant que représentant de cette classe.

Un vecteur se représente avec un trait dont une extrémité est le point d'application, on place la flèche à l'autre extrémité.

La longueur du trait représente l'intensité ou module de la force, la flèche indique le sens.

Somme de deux forces :

la somme de deux forces est simples, puisqu'une force est représentée par un vecteur, il suffit de faire une somme vectorielle.

Pour additionner deux vecteurs, on amène l'origine du deuxième à l'extrémité du premier, la somme est le vecteur qui part de l'origine du premier et qui s'arrête à l'extrémité du deuxième.

La somme vectorielle est commutative
 

Décomposition d'une force.

Toute force peut se décomposer en une somme de plusieurs forces, deux forces ou trois forces et même davantage, il n'y a aucune limite.

La décomposition peut se faire d'après un repère orthonormé.



La décomposition peut se faire aussi par rapport à une trajectoire, voici deux cas:

Le premier : Un mobile se déplace sur une trajectoire curviligne, (nous en avons déjà parlé).

Nous pouvons observer deux types d'accélération sur cette ligne, une accélération tangentielle, caractérisée par une vitesse de déplacement sur cette ligne qui croît, et une accélération centrifuge due au fait que la trajectoire se courbe.

Dans un déplacement,  zéro force , une seule force ou les deux forces peuvent être présentes

Une trajectoire  rectiligne uniforme signifie : pas de force

Si la trajectoire est une droite et que  le mouvement est accélérée, alors la force est tangentielle.

Si la trajectoire est curviligne, et que la vitesse sur la courbe est constante, la force est centrifuge (ou centripète selon celle que l'on considère).

Si la trajectoire est curviligne, et que la vitesse sur la courbe est accélérée, il y a une composante centrifuge et une composante tangentielle.


Le deuxième, masse posée sur un plan incliné.

L'objet est soumis à son poids.

Il est commode de décomposer le poids en deux forces dont l'une est dans le sens de la planche et l'autre lui est orthogonale.

La composante parallèle à la planche indique que l'objet va glisser dessus, et nous donne la valeur de la force qu'il faudra communiquer à l'objet pour l'empêcher de bouger.
La composante orthogonale à la planche nous donne une indication sur l'effort que fournit la planche face au poids de l'objet.

Exemple :

On pose un objet de masse 40 kg sur une planche inclinée de 10°

La planche plie de 0,1 mm par Newton appliqué perpendiculairement à elle.

Quel effort faut-il fournir pour l'empêcher de glisser.

De combien se plie la planche?

Réponse à la dernière partie de l'exercice de la force centrifuge.

Si on veut que le camion ou la voiture soit stable, il faut que la force résultante soit orthogonale à la route.

Pour le camion :
Poids = 100 000 N
Force centrifuge = 192900 N




Pour la voiture :
Poids = 5000 N
Force centrifuge = 9645 N



On trouve pareil que pour le camion, ce qui est normal, car si on exprime de façon littéraire :



En réalité, on ne relève pas autant les virages, car il faut aussi pouvoir rouler moins vite sans glisser, si on fait le calcul pour 40 km/h voici ce qu'on obtient :



Pour 30 km/h




Pour 20 km/h



Il est clair que le fait de relever un virage ne sera efficace à 100% que pour une vitesse, mais pour les autres cela apportera toujours quelque chose . Le fait de le relever à 17° diminuera l'effet de dérapage pour tous les véhicules roulant à plus de 20 km/h, par contre cela va amener les véhicules roulant en dessous à glisser;

On parle de dérapage quand un véhicule tend à aller vers l'extérieur du virage et de glissement lorsqu'il tend à aller à l'intérieur.

Dans les deux cas se sont les forces de frottement des pneus ou adhérence, qui s'opposent à ce que le véhicule quitte la route.

Réponse à l'exercice précédent.


Un objet a une  masse de  40 kg son poids est donc de 400 N

La planche est inclinée de 10°

La composante tangentielle à la planche vaut :

Ft = 400xsin10 = 69,45 N, c'est l'effort qu'il faut fournir pour l'empêcher de glisser.

La composante orthogonale à la planche vaut :

Fo = 400xcos10 = 393,9 N, c'est l'effort que subit la planche, puisqu'elle plie de 0,1 mm/N elle va donc s'incurver de 39,39 mm



EQUILIBRE DES FORCES

Nous énonçons une règle : les forces sont toujours en équilibre, ce qui veut dire :

Il y a autant de forces qui tirent que de forces qui poussent, ou plus exactement la somme vectorielle des forces qui tirent est égale à la somme vectorielle des forces qui poussent.

S (Fi) = S (Fj)

Cette définition est la même que la précédente, on donne simplement le signe moins à l'un des types par exemple celles qui poussent.

Mais avec les vecteurs, les forces peuvent être dans des direction quelconque, et pas seulement dans deux directions distinctes, et on a aussi :

S(Fi) = 0

Vous n'êtes pas obligés de me croire, mais je n'invente rien, cette loi je l'ai apprise, un système de forces est toujours en équilibre, je vais tenter de justifier cette affirmation.

Commençons par l'équilibre statique.

Forces en équilibre statique.

Un ensemble de forces est en équilibre statique si le système est immobile.

Ce genre d'équilibre est simple à expliquer.

Vous portez un seau d'eau, vous exercez une force égale au poids, pas moins car le seau ne tombe pas et pas plus car il ne monte pas plus haut que la position de votre main.

La force que vous exercez équilibre le poids, ces deux forces sont identiques.

Si on trace un axe z partant du sol et montant vers le ciel, alors votre force est positive car elle est dirigée sur cet axe, et le poids est négatif, la somme des deux est donc nulle.

Un objet d'un certain poids fléchit une étagère, plus l'étagère plie, plus elle oppose de force en sens contraire de la cause qui la fait plier.

La planche fléchit jusqu'à ce que la force qu'elle exerce équilibre le poids, ensuite il n'y a plus de mouvement, l'objet reste immobile sur la planche.

Forces en équilibre dynamique.

Quand des forces ne sont pas en équilibre statique, elles sont en équilibre dynamique, mais elles sont en équilibre quand même.

Vous exercez une force F sur un objet en le poussant des deux mains, mais vous ressentez une pression sur vos main et non une traction, ce qui prouve que l'objet vous pousse comme vous, vous le poussez.

Vous communiquez une accélération a à l'objet telle que F = ma

L'objet vous pousse avec la même force Fr = F, en toute logique on devrait atteindre l'immobilité, mais ce n'est pas le cas car la force Fr n'existe que parce qu'il y a accélération.

Un objet de masse m, qui tombe est soumis à la pesanteur due à la terre, c'est à dire à son poids F=mg, et bien sachez que si la terre exerce F=mg à l'objet, celui-ci lui oppose une réaction Fr = ma telle que Fr = mg, c'est à dire a = g, l'accélération de l'objet vaut g.


Prenons un exemple (on prendra g = 10).

Vous exercez une force de 30 N vers le haut, sur un objet de masse 2 kg, que se passe t-il?

La force exercée vers le haut est Fh = 30 N, c'est votre force.

Vers le bas, il y a le poids 20 N et la réaction de l'objet que vous accélérez d'une valeur a, Soit FB = 20 + 2a

Les deux forces étant identiques, on obtient :

Fh = Fb + 30 = 20 + 2a, soit a = 5 m/s²

Le résultat de ces deux forces va accélérer l'objet de 2 kg de 5m/s² vers le haut.

Autre exemple :

Soient trois forces tirant un objet dans des directions différentes.

F1 = (10 N, 30°)
F2 = (20 N, 100°)
F3 = (15 N, 180°)

L'équilibre des trois forces est-il statique, sinon décrire le mouvement de l'objet sachant que sa masse est de 500 g.

Vous pouvez additionner les vecteurs par construction à partir d'un double décimètre et d'un rapporteur, ou encore passer par la relation du triangle quelconque qui est assez lourde.

Le plus simple est de construire un système d'axes Oxy, tels que les angles des vecteurs soient donnés par rapport à l'axe Ox, par cette méthode il suffit de faire des sommes algébriques.



= (10cos30 + 20cos100 + 15cos180)i + (10sin30 + 20sin100 + 15sin180)j 

F
= -9,8i + 24,7j

Cette force n'est pas nulle, l'équilibre n'est pas statique.

Nous pouvons déterminer le module et la direction de cette force.

Module :



F =  26,6 N

Direction.

la composante négative sur l'axe Ox montre que la direction fait un angle supérieur à 90°

On peut trouver le complément à 180°



D'où la direction de la force :



Puisque la force résultante est dirigée suivant un angle qui fait 111,7° avec l'axe Ox, l'objet va se déplacer en accélérant dans cette direction.

Le module de cette accélération est donné par :

F = ma = 26,6 N

a = F/m = 26,6/0,5 = 53,2 m.s-2

L'objet s'oppose à cette accélération sous la forme d'une force résistante qui a la même valeur: 26,6 N, mais le mouvement persiste je l'ai déjà dit, je sais.

Cette accélération est importante, elle vaut plus de 5 fois celle de la pesanteur, c'est parce que l'objet n'est pas massif, 500 g ce n'est pas grand chose, et si vous avez une masse plus faible, l'accélération sera plus grande mais il y aura des limites.

Vous ne pourrez pas augmenter indéfiniment l'accélération en diminuant la masse de l'objet, votre bras ne peut atteindre des vitesses fantastiques, si l'accélération est grande, cela ne durera pas car la vitesse va atteindre sa valeur limite.

Imaginez un système avec des engrenages pour multiplier la vitesse de votre bras, vous allez rencontrer un autre problème, c'est que si la masse de l'objet est petite, celle du mécanisme formé par les rouages et les bras de levier sera assez importante pour limiter les effets, et ne sera plus négligeable.

Ainsi, il n'est pas simple de communiquer une force importante à un objet petit.

Par exemple si vous soulevez un sac de ciment de 40 kg, vous exercez une force de 400 N (g  environ 10), imaginez que vous arriviez à communiquer la même force à une puce, quelle va être l'accélération de votre main ? et en admettant que vous y parveniez quelle va être la force communiquée à votre main et quelle va être la force communiquée à votre bras?

Je ne connais pas la masse d'une puce et je n'ai pas envie de chercher, cet exemple sert à vous démontrer que pour traiter un problème de physique, il faut se placer dans un monde ou les éléments sont à la même échelle, et si on ne le fait pas, il faut reformer le modèle car celui de base n'est pas suffisant.

Les problèmes de physique font toujours appel à des formules et à un modèle qu'il ne faut pas prendre trop simple, les résultats seraient faux, ni trop compliqués, car la précision serait inutile si on donnait 10 chiffres après la virgule.

Exemple :

Vous accélérez un objet de masse 1 kg en exerçant une force de 10 N, quelle est la valeur de l'accélération.

Premier modèle :

Une sphère en métal immobile dans le vide le plus poussé.

Non seulement les molécules de gaz sont rares mais la prise au vent d'une sphère est négligeable aux faibles vitesses.

La simple relation F = ma suffit.

Deuxième modèle :

Le même que le premier mais on est dans l'air.

On peut encore utiliser F = ma, mais pas longtemps, dès que la vitesse va devenir importante, la résistance de l'air due aux frottements va se faire sentir.

Troisième modèle :

Cette fois, on remplace la sphère par une tôle.

Ce modèle peut se décomposer en sous modèles, est-ce que la tôle tombe à plat ou sur la tranche,

Vous comprenez maintenant que l'on ne peut pas toujours utiliser brutalement F=ma, ce n'est pas la formule qui n'est pas bonne, c'est le modèle.

Bien évidemment, les professeurs, dans leurs exercices utilisent les bons modèles, ils ne vont pas vous donner un problème dans lequel vous ferez intervenir la résistance de l'air si aucune donnée telle le coefficient de frottement, de forme etc n'apparaît dans l'énoncé.

Il arrive même que l'énoncé précise ce qui doit être négligé.

En gros, vous n'aurez pas trop de soucis de modélisation dans un problème d'examen, mais vous en aurez dans les problèmes que vous allez vous poser.


Nous venons de terminer l'équilibre des forces.

Pas de mouvement, la somme des forces est nulle, l'équilibre est statique.

Mouvement uniformément accéléré, la somme des forces est toujours nulle, l'équilibre est dynamique.

Remarque :

Nous rencontrons souvent des figures où il n'y a pas d'équilibre des forces mais c'est uniquement parce qu'elles ne sont pas toutes représentées, dans un système, on ne parle pas obligatoirement des forces résistantes, c'est par pur soucis de simplification, mais ces forces existent.

Exemple, on tire une masse de 5 kg avec un effort de 50 N, celle-ci s'accélère de 10 m/s/s on applique F = ma, il n'y a qu'une force, ce n'est pas que la réaction n'existe pas, c'est qu'elle n'est pas utile pour calculer l'accélération.

Pourquoi écrire FT+FR = 0 avec FT (traction) FR (réaction) puis FT = maT      FR = -maR

Ecrire F = ma suffit largement.

Souvent, on ne compte que les forces motrices (celles qui engendrent des déplacement ou qui les modifie), il faut bien en être conscient, il y a toujours équilibre.

Par contre une chose est importante :

TOUTES LES FORCES DOIVENT AVOIR LE MEME POINT D'APPLICATION

Nous verrons plus loin comment s'équilibrent des forces dont les points d'applications sont différents, nous montrerons d'ailleurs qu'elles ne s'équilibrent pas, que c'est leur moment qui s'équilibre.

On n'additionne pas des forces qui n'ont pas un point d'application commun, il ne s'agit pas de faire glisser un vecteur à l'extrémité d'un autre, une force n'est pas un vecteur mais un représentant d'une classe de vecteurs.

Je ne tiens pas à alourdir ce document par une grande série de problèmes, vous trouverez pas mal d'exercices sur des livres de cours ou des annales d'examen, il n'y a pas de secret, il faut en faire plein si on veut devenir fort.


NATURE DES FORCES

Il serait naturel de penser qu'une force s'exerce par contact entre la source motrice et l'objet que l'on met en mouvement et que ce contact est indispensable.

Pourtant nul n'ignore qu'un aimant est capable d'attirer le fer à distance, et que la planète terre attire tous les objets, il en est de même d'ailleurs des autres planètes, un objet placé en l'air sur mars va aussi tomber au sol.

Ces deux cas font l'objet de forces de nature différente, nous allons citer les 5 types de forces connues ce jour.

La première :

Loi de gravitation universelle.

Cette loi a été énoncée par Newton, elle concerne tous les objets.

Deux objets de masse m1 et m2 placés seuls dans l'espace s'attirent avec une force qui vaut :



k : constante = 6,62x10^-11

d : distance entre les objets.

Si les objets ne sont pas seuls dans l'espace, la force d'attraction des deux objets s'ajoutent à celle due aux autres objets.

Portée de l'interaction : elle est infinie, mais comme la relation l'indique, elle diminue rapidement avec la distance.

Puisque cette loi concerne tous les objets, on comprend maintenant qu'un homme puisse tomber sur la lune car la lune et l'homme s'attirent conformément à la relation.

La terre attirait les trois astronautes avant qu'ils ne partent sur la lune, elle continuait à les attirer quand ils sont arrivés mais faiblement car ils étaient loin.
La lune attirait faiblement les astronautes quand ils étaient sur terre, mais en raison de la distance la force était faible, celle-ci était plus forte quand ils sont arrivés.

Les trois astronautes s'attiraient entre eux à tout moment, mais la force d'attraction est imperceptible car les masses mises en jeu sont très faible, il faut que l'une d'elle soit de l'ordre de celle d'un astre pour que l'effet soit important.

Donc pour résumer :

Tous les objets s'attirent, pour que la force soit appréciable, il faut :

Que la distance qui sépare les objets soit le plus faible possible, c'est à dire de l'ordre du rayon du plus gros objet.
Que l'un des objet soit un astre.

Pourtant:

L'effet est quand même visible si ces conditions ne sont pas tout à fait respectées.

Le soleil et la lune qui sont loin, attirent l'eau des mers et des océans, c'est ce phénomène qui provoque les marées.

L'attraction de deux objets massifs a pu être mesurée à l'aide d'une balance à torsion, c'est cette mesure qui a permis de fournir la valeur de k.

Mais la mesure est délicate, car elle est faite sur terre, et la terre attire davantage les objets qu'ils ne s'attirent entre eux.

Cette mesure de k permet de connaître la masse de toutes les planètes.

Gravitation des planètes et des satellites

La terre et la lune s'attirent, mais alors pourquoi la lune ne tombe t-elle pas sur la terre?

La lune tourne autour de la terre, il existe donc une force centrifuge qui a tendance à éloigner la lune de la terre, cette force est compensée par l'attraction entre ces deux astres, la distance reste donc constante;

Masse de la planète terre.

Une masse m est attirée par la terre de masse M avec une force de :

F = kMm/R²

R est le rayon de la terre, c'est aussi la distance entre le centre de la terre et celui de l'objet.

On sait que la force d'attraction  de l'objet par la terre n'est autre que son poids donné par :

F = mg

g = 9,81 m/s²

En égalisant ces deux relations :

kMm/R² = mg

kM/R² = g

M = gR²/k

M = 9,81x6366000²/6,67E-11

M = 5,96x10^24 kg

Exercice d'application :

A quelle altitude sont placés les satellites géostationnaires de télécommunication, pourquoi ceux-ci sont ils au dessus de l'équateur.

Par définition, un satellite est dit géostationnaire, s'il est visible du sol 24h/24h c'est à dire qu'il est entraîné à la même vitesse angulaire que la terre.

La réponse est donnée un peu plus loin.


La deuxième :

La force électrostatique connue sous le nom de loi de Coulomb.

C'est la deuxième force que l'on connait avec la force magnétique, on n'en fait qu'une que l'on désigne sous le nom de force électromagnétique.

Contrairement à la loi d'attraction universelle, la force de Coulomb ne s'exerce que sur des particules électriques, mais l'intensité est beaucoup plus importante.

La formule de Coulomb ressemble beaucoup à celle de Newton.

F = kQ1Q2/r²

Q1 et  Q2 sont deux charges électriques, et R la distance entre les deux.

k = 0,885x10^-11

Il existe deux types de charges, les charges positives et les charges négatives, ce qui fait que suivant leur signe respectif, les charges peuvent s'attirer ou se repousser.

Deux charges de même signe se repoussent et deux charges de même signe s'attirent.

Si on trace un système d'axe Ox, et que l'on place une charge Q1 en O et une charge Q2 quelque part sur l'axe x, la force sera positive si elle est dirigée dans le sens des x positifs et négative dans le sens contraire, soit :

F = k(Q1Q2x/abs(x)^3)i

Réponse à l'exercice précédent.

Le satellite est géostationnaire, sa vitesse angulaire est donc de 360°/24 h

Soit w = 2p/(24x60x3600) rd/s

La force centrifuge exercée par un satellite de masse m, vaut :

F = mw²(R+H), avec :

R = rayon de la terre et H altitude.








La troisième :

La force électromagnétique aboutissant à la définition de l'Ampère.

Voici comment on définit l'ampère.



Deux fils parallèles de section uniforme et négligeable, espacés de 1 mètre et parcourus par un courant de 1 Ampère exerce une force de 2x10^-7 N par mètre de longueur.
Les fils s'attirent si les courants circulent dans le même sens, sinon ils se repoussent.

Expérimentalement, il a été montré que la force était proportionnelle à la longueur des fils, au courant qui circulent dans chacun d'eux et inversement proportionnelle au carré de la distance qui les sépare, ce qui fait pour deux brins dl et dl' traversés par des courants I et I', et séparés d'une distance r.

dF = kdl.dl'.I.I'/r²

Cette relation exige que les fils soient parallèles, et que les brins soient face à face, c'est à dire que le vecteur r est orthogonal aux brins.

Si les brins font un angle a et a' par rapport au rayon alors la loi se généralise.

dF = kdl.dl'.I.I'sina.sina'/r²

Avec k = µo/4pi

La direction de la force devient plus compliquée quand les fils sont alignés, d'ailleurs la force exercée par le premier conducteur sur le deuxième n'est pas dirigée comme celle de la force exercée par le deuxième conducteur sur le premier.

Il n'est pas utile de s'attarder sur ce point, ce chapitre n'a pour but que de présenter les différentes forces, chacune d'elle doit faire appel à des cours spéciaux.

N'importe quel traité d'électromagnétisme présente ce type de force.

Un dessin en 3D est toujours compliqué à interpréter car on n'a que le plan pour le représenter.

Il existe une formule qui utilise le produit vectoriel, la voici:



Nous n'insisterons pas sur cette force, elle fait l'objet d'un cours d'électromagnétisme que l'on ne peut détailler en quelques lignes.




La quatrième :

Forces d'interaction faible

ce type de force se rencontre dans les noyaux atomiques.

Ce type de force est décrit sur le site ci-dessous:

http://www.cerimes.education.fr/e_doc/forces/faible.htm

La cinquième

Force d'interaction forte.

Aucune force au monde ne pourrait faire lâcher la noisette tenue par l'écureuil de l'age de glace.

De même on ne connait aucune force supérieure à celle qui maintient les protons dans le noyau atomique.

Le noyau atomique est constitué de protons qui se repoussent parce qu'ils sont de même signe, et pourtant le noyau garde sa cohésion;

Le fait est qu'il existe une force bien supérieure à celle de coulomb, appelée "interaction forte" mais dont la portée est très réduite.

Un noyau qui comprend plus de neutrons que de protons devient instable, car ceux-ci ne peuvent rester côte à côte, l'interaction forte perd de son intensité.


UNIFICATION

Les physiciens recherchent à unifier toutes les forces pour n'en faire qu'une, on sait aujourd'hui que la force magnétique et la force électrique sont en étroite relation, pour former ce que l'on nomme force électromagnétique.



EN RESUME

Ces forces ne sont pas approfondies ici, car il faudrait un ouvrage complet pour chaque type de force.

La force d'attraction universelle fait l'objet de la mécanique classique et de la relativité générale pour ceux qui veulent approfondir le sujet;

La force de Coulomb est étudiée en détail sur les traités d'électrostatique, des livres d'électromagnétismes vous révèleront la nature des forces magnétiques.

Les forces d'interaction faibles et fortes sont traitées dans des ouvrages de physique nucléaire et certains livre de physique quantique.


CONCLUSION

Les forces ont été présentées de façon sommaire pour pouvoir aborder les différents sujets de la physique comme la mécanique et l'électromagnétisme.
Chaque partie couvre un, voire plusieurs livre, par exemple la mécanique requière un volume pour la mécanique classique, un pour la mécanique relativiste et un pour la mécanique quantique.
Je souhaite que cet exposé a attiré votre attention, tout ne pouvait figurer ici.